Une rétrospective avec Joe Van Belleghem

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Le CBDCA célèbre son 20e anniversaire avec des leaders écologiques qui ont joué un rôle majeur dans la création de l’organisation. Avec une solide expérience des affaires et du développement immobilier, Joe Van Belleghem a été parmi les premiers au Canada à identifier le virage vers la durabilité dans le secteur du bâtiment. Fondateur et premier membre du CBDCA, Joe a également bâti le premier bâtiment certifié LEED au Canada. Dans la présente entrevue, nous revenons avec lui sur la fondation du CBDCA.

Vous pouvez écouter l’entrevue intégrale sur notre chaîne YouTube

Le CBDCA célèbre son 20e anniversaire cette année. Parlez-nous un peu de votre implication dans la création de l’organisation?

J’ai été impliqué dès le début. J’ai rédigé la première analyse de rentabilisation pour tenter de voir comment nous financerions l’organisation. J’ai agi comme directeur par intérim pendant notre recherche d’un directeur et j’ai collecté des fonds pour l’organisation. Avec Kevin Hydes, Peter Busby et bien d’autres, nous avons mis en place la direction initiale pour former l’organisation et la faire fonctionner. Donc effectivement, j’ai été impliqué dès le début.

Au début, il était d’usage de considérer la protection de l’environnement comme une question de conformité à des exigences. Croyez-vous que le CBDCA a réussi à changer cette approche?

Notre but n’a jamais été de faire de LEED ou du CBDCA un outil de conformité. J’ai toujours pensé que l’objectif était d’amener les gens à entrer dans le mouvement et à bien comprendre les avantages de la conception de bâtiments qui sont bons pour l’environnement, bons pour les personnes et qui sont sensés sur le plan économique. C’est seulement quand on commence à concevoir des bâtiments durables qu’on réalise à quel point ils sont logiques d’un point de vue environnemental, social et économique. Je n’ai jamais vraiment pensé que l’objectif était de réglementer notre mouvement du bâtiment durable dans les codes du bâtiment. Je pense plutôt que l’objectif est davantage de susciter l’adhésion des gens, de s’inspirer de ce que font les autres, de favoriser une ouverture d’esprit et de réellement repousser les limites de la création de meilleurs bâtiments et de meilleures villes.

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Les certifications sont souvent d’excellents indicateurs de l’essor du bâtiment durable dans un pays ou dans une région. Comment comparez-vous la performance du CBDCA par rapport aux cibles de certification initiales au Canada?

La seule chose dont je me souviens, c’est que nous l’avons grandement sous-estimée à l’époque. Je me souviens d’avoir présenté des projections d’adhésion et de certification. Tout le monde disait que mon plan était trop ambitieux. Mais au fond de moi, je savais que si des membres commençaient à adhérer au mouvement, d’autres suivraient et que le mouvement connaîtrait une croissance assez rapide. De toute évidence, le CBDCA a obtenu des résultats extraordinaires sur la scène mondiale sur la base du nombre d’habitants. Ce n’est pas étonnant, parce que les Canadiens prennent notre environnement très au sérieux. Je suis vraiment fier de la façon dont tous ceux qui se sont impliqués dans ce domaine ont fait avancer les choses et je ne suis pas surpris du dynamisme du mouvement. La question est maintenant de savoir si nous pouvons maintenir notre élan et passer à l’étape suivante. 

Le Canada s’est classé au deuxième rang dans le monde parmi les principaux pays et régions qui ont utilisé LEED en 2021. À votre avis, que devons-nous faire pour continuer à encourager la certification et l’adoption des bâtiments durables?

Je pense qu’il n’aurait jamais fallu considérer LEED comme un outil de conformité. L’objectif était d’amener les gens à y réfléchir … je ne voulais pas que nos équipes visent l’obtention de points, mais plutôt qu’elles aient une vision d’ensemble des projets. Je pense qu’à l’avenir, nous devrons vraiment élargir la portée de LEED pour y intégrer l’équité sociale. Je suis fermement convaincu que lorsqu’on aborde la conception de bâtiments ou de communautés à usage mixte, il faut vraiment le faire dans un état d’esprit de responsabilité environnementale, sociale et économique. Et quand on regarde les choses sous cet angle, tout devient plus fort, la tarte grossit et l’économie est en croissance. L’impact social est plus grand que l’impact environnemental. Je pense donc qu’il est temps pour nous de revoir LEED sous cet angle et de réaliser que le monde est confronté à de nombreuses pressions – qu’il s’agisse des sans-abri, des logements abordables, de l’inclusion et de ce que nous faisons dans nos conceptions et nos communautés. J’espère donc que c’est la prochaine voie que nous emprunterons en tant que Canadiens, ou qu’empruntera le Conseil du bâtiment durable du Canada, pour amener le mouvement du bâtiment durable à favoriser une plus grande adoption de l’approche du triple résultat dans les projets de développement.

En plus du triple résultat, sur quoi pensez-vous que le CBDCA devrait se concentrer au cours des 20 prochaines années?

Ce qui est amusant, quand on observe le milieu de l’aménagement aux États-Unis, comme partout dans le monde, c’est de constater que le mouvement du bâtiment durable a vraiment pris son élan dans le secteur public. En Australie, par contre, il a été alimenté par le secteur privé et les promoteurs privés, alors qu’au Canada, il y a eu un mélange des deux. Je pense personnellement que nous devons célébrer davantage les réussites, qu’elles proviennent du secteur public ou du secteur privé. L’objectif est d’amener de plus en plus de gens dans le mouvement. On ne vise pas à ce que les gens veuillent réaliser un bâtiment durable pour la seule raison qu’ils ont besoin de la certification LEED. On veut plutôt qu’ils comprennent l’importance de la certification LEED et qu’ils la célèbrent, parce que plus on la célèbre, plus les gens veulent adhérer au mouvement. Ma suggestion serait donc de souligner et de célébrer davantage les projets qui ont obtenu la certification. Il y a tellement de mauvaises nouvelles dans le monde d’aujourd’hui que cela rend d’autant plus important de reconnaître les impacts positifs du bâtiment durable et de raconter les histoires de réussite. Personnellement, j’ai beaucoup appris en lisant ou en voyant ce que font les autres. Et bien souvent, ce n’est pas ce qu’ils ont fait en matière de conception de bâtiments durables, mais c’est plutôt la façon dont ils l’ont fait, car comme nous le savons tous, pour réaliser de grandes choses, il faut se mettre dans un état d’esprit différent. 

Cette entrevue a été éditée; Regardez l’entrevue intégrale ici.

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