Maison du développement durable

Montreal, Quebec

avril 15, 2013

Système d'évaluation/norme
LEED v4
Niveau de certification
Platine
Type de bâtiment
Autre

Lorsque les membres fondateurs de la Maison du développement durable ont décidé de créer un lieu unique, à la fine pointe de la technologie, qui illustre la durabilité et agit comme un pôle d’éducation sur le développement durable, ils espéraient créer un lieu inspirant pour la collectivité. Après avoir planifié soigneusement le projet et avoir collaboré avec des citoyens, des organismes, des pouvoirs publics et des spécialistes de toutes les disciplines de l’industrie – force est de constater que le résultat est vraiment inspirant.

L’étude de cas qui suit découle d’une interview accordée au CBDCa par Amélie Ferland Dufresne, directrice des communications et de la programmation de la Maison. La consommation d’énergie et les statistiques sur les matériaux proviennent d’un article publié dans SAB Magazine (rédigé par l’équipe de conception de MSDL Architectes, Montréal).

Le bâtiment intercalaire contribue à la densification et la ville et obtient la certification LEED Platine

La Maison du développement durable a été conçue pour optimiser la relation entre le bien-être des utilisateurs et les impacts environnementaux en portant une attention particulière à la qualité de l’air, au choix des matériaux et à la gestion environnementale de l’énergie, de l’eau et des déchets.

Ce faisant, l’équipe de projet a créé un bâtiment impressionnant qui se distingue comme l’un des premiers bâtiments commerciaux à obtenir la certification LEED pour nouvelles constructions de niveau Platine dans le centre-ville d’une grande ville canadienne. Ce bâtiment qui compte parmi les immeubles de bureaux les plus éconergétiques au Québec est doté d’une toiture verte, d’un éclairage incroyablement efficace, d’une enveloppe extérieure comprenant des fenêtres à verre triple avec pellicules à faible émissivité et son chauffage et sa climatisation sont assurés par vingt-huit puits géothermiques.

L’organisme communautaire a utilisé LEED pour atteindre ses objectifs

Pendant plusieurs années, les employés et les bénévoles d’Équiterre ont travaillé dans un milieu inadéquat. En 2002, la direction de l’organisme a décidé de déménager dans de nouveaux locaux pour leur offrir un lieu de travail accessible et inspirant. Équiterre a alors décidé de profiter de l’occasion pour en faire un projet éducatif et pour construire un bâtiment exemplaire qui allait inspirer les citoyens, les experts et les élus en plus d’encourager d’autres intervenants du Québec à l’imiter. L’équipe a décidé de viser la certification LEED Platine dès le départ, parce que la rigueur de ce système d’évaluation et ses normes environnementales élevées concordaient avec les visées environnementales de la Maison.

Les objectifs poursuivis par la Maison du développement durable pour construirel’avenir sont les suivants :

  • Optimiser le potentiel de la Maison et d’organismes extérieurs par le partage de ressources sociales et environnementales.
  • Agir comme un pôle de réflexion, d’éducation, d’innovation et de lieu de rencontre où les chefs de file éclairés peuvent discuter de développement durable.
  • Offrir aux citoyens, aux entreprises et aux gouvernements de nouveaux outils éducatifs en matière de développement durable.
  • Offrir aux chercheurs canadiens un outil utilepour la recherche en bâtiment durable.

LEED était un choix sensé pour assurer la santé et le confort des employés

LEED offrait à la Maison l’occasion de créer un environnement intérieur idéal pour les employés qui avaient travaillé dans un milieu inadéquat et pour les clients et les visiteurs.

« LEED, comme système de certification environnementale, a été élaboré en tenant compte spécifiquement des différents climats, des pratiques de construction et de la réglementation du Canada. Ce système d’évaluation nous a offert une ligne directrice de conception pour améliorer le bien-être des occupants et pour optimiser la performance environnementale et la performance économique du bâtiment », a souligné Amélie Ferland Dufresne, directrice des communications et de la programmation de la Maison.

« Par exemple, dans les espaces à bureaux, un plénum de 305 mm de hauteur a été prévu entre la dalle de béton et la surface du plancher et approvisionne les occupants en air de ventilation. Ce système nécessite moins d’énergie qu’un système conventionnel, car il fonctionne à basse vitesse, au niveau du sol, et pousse l’air directement dans l’espace occupé par l’employé, ce qui améliore son confort. »

LEED a favorisé la décision d’optimiser le positionnement et la dimension des fenêtres pour maximiser la pénétration de la lumière naturelle et les vues à l’intérieur du bâtiment. L’utilisation d’outils de gestion automatisés (détecteurs de présence et de luminosité) et l’installation d’appareils efficaces avec ampoules à faible teneur en mercure (T5 et DEL) ont également contribué de manière significative à réduire la consommation d’électricité du bâtiment.

La Maison a par ailleurs établi des seuils d’émissions maximums pour tous les produits suivants afin de maintenir la meilleure qualité possible de l’air intérieur : tapis, bois et laminés, produits adhésifs et produits d’étanchéité.

Leçons tirées de l’expérience

Du point de vue de la science du bâtiment, la plus grande leçon que l’équipe du projet et le personnel ont tirée de l’expérience n’est pas tant le produit final que l’importance de la coopération et de la communication de l’information pendant le déroulement du projet. À toutes les étapes de la conception et de la construction de la Maison, Équiterre et toutes les parties concernées (architectes, ingénieurs-conseils, entrepreneurs généraux, chercheurs, fournisseurs, etc.) ont travaillé en équipes multidisciplinaires pour trouver des solutions innovatrices et mettre en pratique la conception intégrée, un mode de réalisation essentiel à la réussite de ce projet.

Au début du projet, Équiterre n’avait pas d’argent ni de terrain ni de réelle expertise en développement immobilier. Elle a eu la chance d’être entourée de partenaires extraordinaires qui l’ont accompagnée pendant toute la réalisation du projet. Des promoteurs immobiliers, des avocats et des gestionnaires immobiliers ont donné du temps; des administrations publiques, des entreprises et des fondations ont donné de l’argent; et des groupes de citoyens ont donné une âme au projet, ce qui a aidé à relever bien des défis.

Au total, plus de 53 partenaires et donateurs privés ont contribué à la réalisation et au financement de la Maison, y compris le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), la Ville de Montréal, l’arrondissement Ville-Marie, la Société de développement commercial du Vieux-Montréal, le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, ainsi que la Fédération canadienne des municipalités, et Alcoa, en tant que partenaire principal.

Pour le volet éducatif, le bâtiment sert à enseigner la durabilité

Pour réaliser sa mission d’être un pôle de rencontres, de réflexions et d’innovations sur le bâtiment durable, la Maison offre un programme gratuit et varié qui comprend des visites guidées, des expositions, des conférences, des débats et des ateliers sur des questions d’actualité reliées au développement durable.

La Maison du développement durable offre aussi un parcours d’interprétation autoguidé gratuit et ouvert au grand public qui comprend des kiosques et des panneaux d’information sur les principes du bâtiment durable et les techniques et les matériaux utilisés dans la construction du bâtiment; ainsi que des visites autoguidées (à l’aide d’écrans tactiles qui expliquent la performance du bâtiment en temps réel) et une matériauthèque de plus de 100 matériaux écologiques.

Autres stratégies du projet et résultats

  • Tout le béton d’usage général utilisé dans le bâtiment comprend des cendres volantes, un résidu des centrales thermiques au charbon; les cendres volantes remplacent une partie de la masse du ciment Portland contenu dans le béton. Par ailleurs, une dalle de béton constituée en grande partie de verre recyclé a été installée à titre expérimental.
  • Le bâtiment est recouvert d’une toiture végétalisée extensive d’une superficie de plus de 800 m2. La couverture végétale est composée d’au moins 10 variétés de plantes qui contribuent à réduire l’effet d’îlot de chaleur, à diminuer la consommation d’énergie et à réduire l’apport du bâtiment au déversement des eaux usées.
  • Le principe pour la construction de ce bâtiment était d’utiliser le moins possible de matériaux (du béton poli, aucun carreau acoustique ni de gypse sur les colonnes, du béton apparent sur les murs). Quatre-vingt-sept matériaux écologiques ont été catalogués à l’aide du logiciel d’ATHENA qui permet aux concepteurs et aux constructeurs d’évaluer et de comparer leurs impacts environnementaux.
  • Les balustrades de l’escalier et de la passerelle de l’atrium sont faites de merisier puisé au fond de la baie Georgienne, sur le lac Huron. D’autres produits expérimentaux ont également été utilisés, comme une poudre de verre ajoutée au ciment et des comptoirs de cuisine faits à 93 pour cent de verre recyclé.
  • Au moins 50 pour cent de tout le nouveau bois utilisé dans le bâtiment provient de forêts certifiées par le FSC et 15 pour cent de tous les matériaux sont des produits recyclés. Par exemple, les panneaux de gypse utilisés dans le bâtiment sont constitués à 99 pour cent de matières recyclées postindustrielles, et les matériaux isolants ont un contenu recyclé à 70 pour cent. Les cinq comptoirs de cuisinettes du bâtiment contiennent 93 pour cent de verre recyclé.

En proposant un projet de construction écologique certifié LEED Platine au centre-ville de Montréal, la Maison du développement durable a affirmé son respect du cadre bâti. La Maison a été conçue et construite pour servir d’outil éducatif; sa réussite se mesurera sur le plan quantitatif – par la performance de ses systèmes environnementaux, et sur le plan qualitatif – dans les réactions de ses occupants et l’influence qu’elle exercera par ses programmes d’éducation et de sensibilisation.

« Évidemment, la certification a aussi une valeur sur le plan de la renommée », ajoute Amélie Ferland Dufresne. « Elle garantit que le travail a été réalisé de façon professionnelle et selon des normes très élevées. Ainsi, la Maison a pu bénéficier de visibilité auprès des universités et des médias, tout comme auprès des élus et des experts. La crédibilité offerte par la certification LEED génère une valeur qui n’a pas de prix. »

CARTE DE POINTAGE LEED

Niveau de certificationPlatine
Système d’évaluationLEED Canada pour nouvelles constructions et rénovations majeures 1.0
Nombre de points obtenus59
Aménagement écologique des sites14/14
Gestion efficace de l’eau5/5
Énergie et atmosphère14/17
Matériaux et ressources8/14
Qualité des environnements intérieurs13/15
Innovation dans l’exploitation5/5

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