Une feuille de route pour les rénovations au Canada

Tracer la voie à suivre pour les grands bâtiments

Le rapport du CBDCa intitule Une feuille de route pour les rénovations au Canada démontre le rôle crucial que les bâtiments existants peuvent jouer dans la réalisation de l’avenir sobre en carbone du Canada. Il formule des recommandations pour rénover les grands bâtiments, ce qui contribuerait à réduire les émissions de GES d’au moins 30 pour cent (ou 12,5 millions de tonnes[1]) d’ici 2030, avec un potentiel de réduction de 51 pour cent ou 21,2 millions de tonnes.

Préparé par WSP pour le CBDCa, ce rapport met de l’avant les recommandations présentées dans Les bâtiments comme solutions au changement climatique publié par le CBDCa en 2016. Il a analysé comment le type, les dimensions et l’âge des grands bâtiments, ainsi que les sources d’énergie et l’intensité carbone des réseaux électriques régionaux du Canada peuvent influer sur l’efficacité énergétique et les émissions de carbone. Le rapport identifie les bâtiments qui offrent le plus grand potentiel de réduction du carbone et recommande des mesures de rénovation particulières pour chaque province qui portent sur une combinaison de la remise en servicei, les rénovations en profondeurii, les énergies renouvelablesiii, et les mesures de remplacement des combustibles1v.

Parmi les principales conclusions de la Feuille de route, mentionnons :

Les bâtiments, et notamment les immeubles de bureaux, les centres commerciaux, les universités et les arénas construits entre 1960 et 1979 dans toutes les provinces du pays constituent la classe d’âge qui offre les plus grandes possibilités de réduction des émissions totales de carbone.

L’Alberta et l’Ontario sont les provinces qui ont le plus grand potentiel de réduction des émissions, car elles sont celles qui émettent actuellement le plus de carbone en raison de l’intensité carbone du réseau électrique de l’Alberta et du nombre élevé de grands bâtiments en Ontario.

Toutes les provinces devront prioriser la remise en service des grands bâtiments (d’une superficie de 25 000 à 200 000 pieds carrés) et les rénovations en profondeur des bâtiments plus âgés (plus de 35 ans) pour atteindre la cible. Ces deux mesures réduiront les émissions collectives totales de 4,1 MT d’équivalent CO2, ce qui correspond à 62 pour cent de la réduction nécessaire.

Il faudra remplacer les combustibles dans 20 pour cent des bâtiments de plus de 35 ans au Canada. Actuellement, le remplacement des combustibles est particulièrement attrayant pour les provinces dotées de réseaux électriques propres comme la Colombie-Britannique, le Manitoba, le Québec, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador. Dans ces régions, il faudrait consentir un effort important pour accroître l’adoption de la technologie efficace des thermopompes. Cette mesure réduira les émissions de 1,6 MT d’équivalent CO2, ce qui correspond à 25 pour cent de la réduction nécessaire.

Dans les provinces ayant des réseaux électriques intenses en carbone, particulièrement en Alberta, en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, 30 pour cent des bâtiments devront être dotés de systèmes d’énergie renouvelable pour atteindre la cible. Cette mesure réduira les émissions de 0,9 MT d’équivalent CO2, ce qui correspond à 13 pour cent de la réduction nécessaire.

  • i Remise en service : l’optimisation de la performance et du fonctionnement des systèmes énergétiques des bâtiments existants s’appelle la remise en service. Faisant suite à un examen des systèmes, les mesures mises en œuvre peuvent porter sur l’entretien de l’équipement, des ajustements aux commandes et des rénovations mineures de l’équipement. Ces rénovations peuvent porter sur l’amélioration de l’éclairage, l’amélioration de la qualité de l’air intérieur et le remplacement des chaudières.
  • ii Les rénovations en profondeur portent sur le remplacement ou la modernisation de systèmes et d’équipements majeurs. Généralement effectuées lors de grands travaux portant sur l’enveloppe du bâtiment et le remplacement d’équipements majeurs, de travaux réalisés par un nouveau propriétaire ou en raison d’un changement d’usage et de travaux visant une certification de bâtiment durable. Ces rénovations peuvent porter sur les changements du système de CVCA, le remplacement des fenêtres et d’autres améliorations à l’enveloppe et aux systèmes.
  • iii Énergie renouvelable : même s’il existe bien des formes d’énergie renouvelable sur place, comme la thermie solaire, la biomasse, l’énergie éolienne et l’énergie de micro centrales hydroélectriques, la production d’électricité à l’aide de panneaux photovoltaïques (PV) solaires est la forme d’énergie renouvelable la plus couramment utilisée dans les bâtiments existants.
  • iv Remplacement des combustibles : le remplacement des générateurs d’air chaud, des chaudières et des équipements distribués alimentés par du gaz naturel et d’autres combustibles à grande intensité carbonique, par des appareils et équipements sobres en carbone, comme des systèmes électriques à haute efficacité, notamment des thermopompes.