Revenir à l’essentiel, avec Wendy Macdonald

Personnel du CBDCA on juin 3, 2025

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Forte d’une expérience de plus de vingt ans en conception durable, Wendy Macdonald s’est donnée comme mission de démystifier les concepts techniques et de les rendre accessibles à tous. Son leadership dans la pratique du bâtiment durable est le fruit de son ardeur à améliorer la conception – et à aider les autres à comprendre, à développer, à clarifier et à réaliser leurs objectifs de durabilité. Dans la présente entrevue, elle nous explique comment elle canalise son expertise et sa passion pour la conception durable dans la réalisation de projets durables en tant que consultante.

Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours de carrière?

J’ai une formation en génie mécanique. Toutefois, mon parcours a été sinueux, principalement motivé par ma passion pour notre chère planète Terre. La question qui taraudait était de savoir comment aider au mieux notre planète : avec mes compétences techniques? Avec des compétences en psychologie? Par l’implication politique? Par l’activisme? Le résultat de mes questionnements est une combinaison étrange d’expériences allant de la modélisation énergétique à la conception de systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, en passant par le service-conseil aux particuliers et même la réflexologie plantaire…

Ces outils (sauf la réflexologie plantaire, bien sûr!) ont trouvé leur cohésion dans le service-conseil en durabilité, qui m’a permis d’utiliser mon esprit d’ingénieure pour parler de manière technique, sans avoir à effectuer moi-même beaucoup de travail technique. Pendant de nombreuses années, j’ai apprécié le défi que représentait le fait d’être une consultante LEED. LEED encourage une pensée holistique et m’a permis d’étendre mes connaissances à des domaines qui ne relèvent pas du génie mécanique : habitat naturel, planification, gestion des eaux pluviales. C’est agréable de travailler avec une équipe pour rassembler diverses stratégies en un seul projet durable cohérent. Mon travail de consultante LEED m’a également permis d’établir d’excellentes relations avec le CBDCA.

Où en êtes-vous actuellement ?

Dans le cadre de mes fonctions actuelles chez RJC, je suis heureuse de pouvoir revenir à mes racines en thermodynamique et en mécanique et de me concentrer sur l’efficacité énergétique et la réduction du carbone. RJC est une firme spécialisée dans la conception d’enveloppes et de structures de bâtiments et la restauration de bâtiments. Elle a un impact considérable sur la consommation d’énergie et le carbone du cycle de vie d’un bâtiment. « Le grand pouvoir s’accompagne de grandes responsabilités » : je suis fière de soutenir les initiatives de l’entreprise qui aident nos équipes en les sensibilisant, les formant et leur fournissant des outils pour réduire la consommation d’énergie et les émissions de nos projets.

Dans ce cadre, je travaille en étroite collaboration avec l’équipe de performance des bâtiments de RJC, composée de modélisateurs énergétiques et de spécialistes de l’analyse du cycle de vie. Je continue également de fournir des services-conseils en durabilité, notamment pour des projets qui visent l’obtention de certifications en vertu des Normes du bâtiment à carbone zéroMC.

Vous êtes connue pour votre capacité à traduire des concepts techniques en langage simple. Dans quelle mesure est-il important de rendre les concepts plus accessibles à tous? Cela contribue-t-il à décloisonner les idées ?

Les gens peuvent se sentir rejetés, sous-estimés, et même en colère s’ils se sentent « stupides ». Ce n’est pas un environnement propice à la collaboration. Lorsque nous, consultants, utilisons un jargon technique trop obscur, nous pouvons involontairement entraver la créativité de nos clients et de nos collègues designers.

On est tous un expert de quelque chose. La recherche de liens entre les connaissances des membres d’une équipe et les concepts techniques ouvre de nouvelles possibilités. Lorsque les concepts sont rendus accessibles, les personnes ont plus tendance à donner leur avis, à collaborer et à penser de manière créative.

Ainsi, le pouvoir de traduire des concepts techniques en langage simple réside dans sa capacité à susciter un grand enthousiasme pour les objectifs, les concepts et les stratégies. Une personne plutôt négative – « ça semble complexe et je n’en veux pas dans mon projet » (autrement dit, ça coûte cher et ça ne fonctionnera peut-être pas) peut se transformer en une personne emballée « C’est fascinant. C’est la solution parfaite! ». La clé consiste à donner des réponses utiles, honnêtes et pratiques, et à rechercher un juste équilibre entre les détails techniques utiles et superflus.

Les aspects sociaux et technologiques sont des éléments clés du changement. Comment pouvons-nous combler le fossé des connaissances et améliorer la préparation aux nouvelles pratiques, technologies et politiques ?

Honnêtement, la réponse me semble être la même, mais à une plus grande échelle, avec un public différent. Déjà, si nous éliminons la peur, nous ouvrons beaucoup mieux la voie à ce qui pourrait être un changement rapide. J’ajouterais que nous devons reconnaître notre humanité. Le changement peut entraîner un certain deuil, et nous devons faire de la place à ceux qui le vivent. J’avoue ma propre humanité et ma crainte que, sans un changement suffisant et rapide, il y aura beaucoup plus de deuils à faire.

Je veux également insister sur l’importance de la bienveillance les uns envers les autres pendant cette période! Je suis très attachée au principe de la « non-écostigmatisation ». Certaines personnes sont très douées pour être à la pointe du progrès, d’autres trouvent leur bonheur en aidant les autres à rattraper leur retard. Il y a beaucoup à faire pour tout le monde. Déterminez comment vous pouvez aider au mieux et relevons ensemble ce défi de taille !

En tant qu’ancienne lauréate du Prix du leadership en bénévolat du CBDCA et présidente actuelle du Comité directeur du carbone zéro, pensez-vous que le bénévolat offre des occasions de leadership que vous ne trouveriez pas ailleurs ?

Le bénévolat au sein du CBDCA m’a permis de nouer des relations, d’entendre des points de vue provenant de différents marchés et endroits, et de me tenir au courant de ce que mes pairs pensent et observent chez leurs clients et dans leurs projets. (Ne le dites à personne, mais je pense parfois que je gagne plus que je ne donne en faisant du bénévolat au CBDCA.)

Quelles sont vos plus grandes attentes de votre participation à BCD ?

J’ai bien hâte à la conférence Bâtir un changement durable, car j’en ressors toujours revigorée et inspirée. C’est fantastique de se retrouver parmi des personnes qui partagent les mêmes idées et qui utilisent leurs superpouvoirs uniques pour promouvoir un changement positif dans le monde. Cela me fait penser à cette citation de Paul Hawken : « Si vous regardez ce qui se passe sur la terre d’un point de vue scientifique et que vous n’êtes pas pessimiste, c’est que vous ne comprenez pas les données. Mais si vous rencontrez les personnes qui travaillent à restaurer cette terre et à améliorer la vie des plus démunis, et que vous n’êtes pas optimiste, c’est que vous n’avez pas de cœur. » Merci au CBDCA de contribuer à faire battre le cœur de l’industrie canadienne du bâtiment durable.

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